Article du 24 Heures - réaction de l'Hôpital Riviera-Chablais

L'Hôpital Riviera-Chablais réagit à l'article paru le 23 juillet dernier dans le quotidien vaudois 24 Heures intitulé "L'Hôpital Riviera-Chablais, ce grand malade".

L’Hôpital Riviera-Chablais, Vaud-Valais – ses instances dirigeantes comme bon nombre de collaborateurs – ont été choqués par cet article orienté et préjudiciable. Huit points nous semblent plus particulièrement problématiques et pour lesquels nous avons demandé un droit de réponse. Par ailleurs, de nombreux professionnels s’insurgent contre les propos relatés par 24 Heures. Nous publions plusieurs témoignages ci-dessous.

Nous regrettons vivement que le 24 Heures fonde son article sur les propos tenus par deux médecins, ayant quitté notre Hôpital au moment de leur retraite et décidé de poursuivre leur carrière dans une structure privée concurrente, ainsi que sur des témoignages anonymes.

Nous déplorons également que l’article ne donne pas la parole à des collaborateurs actuellement en fonction et porteurs du projet, y compris des médecins du Chablais. Ils sont beaucoup plus nombreux que les personnes interviewées qui étaient, depuis le début, opposées à la centralisation des soins aigus à Rennaz et qui ont, pour la plupart, quitté l’hôpital. En l’état, notre sentiment est que l’article a essentiellement pour but de donner la parole à des collaborateurs nostalgiques de l’ancien Hôpital Riviera, plutôt que de dresser objectivement la situation actuelle de l’HRC.

Points problématiques

Dans l’article du 24 Heures, huit points nous semblent plus particulièrement problématiques, pour lesquels nous avons requis un droit de réponse auprès de la rédaction:

  1. Plusieurs titres – « démissions en série » ou « fuite des cerveaux » – sont volontairement polémiques
  2. Les deux médecins qui témoignent sont employés d’une clinique privée concurrente
  3. Les taux de rotation du personnel sont dans la moyenne des hôpitaux vaudois, contrairement à ce qui est affirmé
  4. Les patients dialysés sont respectés et la centralisation de la dialyse est une option choisie par la majorité des médecins concernés et validée par les autorités politiques de tutelle
  5. Le nombre de cas de burn-out indiqué pour le service de médecine de Vevey Samaritain est surestimé
  6. Sur la base de quinze témoignages, l’article porte une grave accusation d’un personnel en souffrance
  7. La mention d’une baisse de la qualité des soins n’est pas objectivée et néglige les efforts importants consentis dans ce domaine par l’hôpital
  8. Certes l’activité opératoire pour des patients hospitalisés est en baisse, mais elle est compensée par une activité interventionelle plus élevée pratiquée en ambulatoire. Par ailleurs, la pratique chirurgicale a évolué et un certain nombre de pathologies qu’on traitait chirurgicalement avant sont traitées autrement aujourd’hui

Témoignages de collaborateurs

Suite à la parution de l’article, nous avons reçu de nombreux témoignages de professionnels qui s’insurgent contre les propos tenus. Nous en publions certains extraits :

Je tiens à remercier Pascal Rubin pour le soutien apporté dans l’organisation actuelle et future du personnel soignant du service d’anesthésiologie. Au travers de multiples échanges et dialogues sincères et bienveillants – parfois simples parfois moins mais au final constructifs – nous avons pu aboutir à un mode de fonctionnement très satisfaisant pour les parties impliquées. Claude Gayet, infirmier chef du Service d’anesthésie

Le changement fait peur mais Rennaz est un beau défi et je suis profondément déçue que ces "15 anciens collaborateurs démissionnaires", non représentatifs des centaines de collaborateurs que nous sommes, entachent l'HRC en réglant leur compte via la presse. Trop facile ! Magaly Flament, secrétaire médicale référente

Un tel projet nécessite une gouvernance et une expertise stratégique et technique que les équipes en place n’auraient jamais pu apporter sans un soutien fort et déterminé d’une équipe gouvernante multidisciplinaire et de ses équipes de soutien. Osman Ratib, médecin chef du Service d’imagerie médicale

Comme beaucoup de collaborateurs j'ai été attristée à la lecture de l’article du 24heures et par cette attaque frontale. Pour ma part, c'est un défi et un bonheur de participer à cette aventure, de pouvoir y créer une équipe enthousiaste pour ce projet au bénéfice de nos patients. Un grand merci à tous les membres de l'HRC, à tous les niveaux, qui démontrent au quotidien leur enthousiasme pour ce projet et dans la prise en charge de nos patients. Dre Gabrielle Di Virgilio, médecin cheffe de l’Unité de neurologie

Cet article de presse m'apparaît comme un combat d'arrière-garde. Ne nous trompons pas, notre avenir est à Rennaz. Avec le soutien de la Direction générale et du Conseil d’établissement, ce projet met en valeur la qualité et la sécurité des soins, le travail d'équipe et le partenariat avec le patient. Christian Baralon, responsable de la sécurité des patients et de la qualité clinique

C'est avec une certaine tristesse que j'ai pris connaissance de cet article. C'est vraiment dommage, il y aurait tellement d'autres choses à dire sur notre hôpital. Amélie Ribot, cheffe de projet en organisation

La création de notre service sur Rennaz a nécessité des discussions et argumentaires interminables, avec souvent un retour à la case départ. Néanmoins la discussion a toujours été possible et constructive avec la Direction générale, afin de ficeler ce magnifique projet. Vous avez, membres de la Direction générale, mon soutien! Marc Pachoud, physicien auprès du Service interdisciplinaire de cancérologie

Cet article est une insulte à notre travail et à celui de nos collaborateurs ! Depuis plus de 30 ans à l'HRC, je peux témoigner que l'ancien système décisionnel n'a de loin pas toujours été efficace. Il est certes heureux de pouvoir s'exprimer librement dans la presse mais je refuse que les personnes citées dans cet article s'approprient ma parole et celle de tous les collaborateurs de l'HRC qui eux ont fait le choix de relever un défi auquel ils croient. Stéphanie Colombey, infirmière cheffe du Service de gériatrie et réadaptation

Les discussions, négociations et décisions entre syndicats, commission du personnel et Direction générale sont complètement occultées. Paradoxalement, le même quotidien relève, dans un entrefilet, le lendemain les différences salariales pour le personnel soignant du canton, soulignant la différence notoire au bénéfice des collaborateurs de l'HRC !  N'est-ce pas la démonstration que notre Direction générale se préoccupe de son personnel ? Georges Segui, infirmier chef en médecine

Le management d’une entité hospitalière, de surcroît multi-site, intercantonale, pilotant une construction considérée comme historique en Suisse, et organisant son déménagement et son ouverture dans quelques semaines, ne s’improvise pas. Lahcen Mourabit, ingénieur biomédical


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