Le portrait du Dr Olivier Pittet

Photo Dr Olivier Pittet Dr Olivier Pittet pose devant l'entrée principale du futur Centre hospitalier de Rennaz, une pince de laparoscopie à la main.

Au milieu des machines au repos, Olivier Pittet humanise la géométrie théâtrale du nouveau Centre hospitalier de Rennaz en chantier. Le médecin chef semble une évidence devant l’objectif du photographe qui tire son portrait. Il se tient droit, un sourire discret aux lèvres.

Le chirurgien montre une pince de laparoscopie avec des doigts aussi fins que l’instrument. On devine l’habileté des mains, la précision de l’outil. La pince, associée à d'autres instruments du même type, ainsi qu’une caméra microscopique permettent d’intervenir dans l’abdomen « sans ouvrir », glisse Olivier Pittet. La chirurgie viscérale, sa spécialité, « a vécu une révolution » grâce à cet objet simple et ingénieux. Les opérations sont moins « traumatiques ». Les complications ont été réduites. Et les patients récupèrent plus vite. Cette technique favorise les traitements ambulatoires, « où l’excellence est de mise », assure-t-il, paraphrasant l’un de ses anciens chefs lorsqu'il était encore à l’université.

Or l’ambulatoire, c’est ce que développe Olivier Pittet au sein du service de chirurgie dans l’optique du futur centre de Rennaz. A ce titre, il collabore également à la mise en place de l’hôpital de jour qui sera intégré au complexe en construction. A l’heure actuelle, une armée d’ouvriers et de techniciens, près de 400, équipent le bâtiment, dont la forme et l’architecture sont enfin pleinement visibles depuis que les échafaudages ont disparu.

« La chirurgie ambulatoire où le patient est opéré le matin et rentre chez lui le jour même sera développée à Rennaz ».

Olivier Pittet, avançant dans les couloirs encore poussiéreux, raconte: « Petit, j’adorais les branches scientifiques. Puis, à l’adolescence, ça ne m’a plus suffi. Il fallait le contact humain. La médecine s’est imposée. » Plus que cela: « La chirurgie me fascinait. Le choix de cette spécialité était une évidence. Je voulais soigner en agissant directement sur le corps, sur l’organe affecté du patient. », se souvient-il.

Il étudie alors la médecine à l’Université de Lausanne, de 1996 à 2002. Puis il obtient le titre FMH en chirurgie générale en 2010. Très mobile, il travaille tour à tour au CHUV à Lausanne, à Sion, à Fribourg, encore au CHUV, à Paris, avant d’arriver à l’HRC le 1er juillet 2015. Cerise sur le gâteau, il décroche une reconnaissance européenne prestigieuse en 2016: l’EBSQ en coloproctologie, un titre de spécialiste en chirurgie du côlon, du rectum et de l’anus.

Aujourd’hui à 41 ans, il ne regrette pas son choix, au contraire. Olivier Pittet explique à quel point il se sent bien dans l’ambiance particulière d’un bloc opératoire. Il évoque encore la tension entre le pouvoir du chirurgien et la crainte des complications; tension qui l’incite à être humble face à la complexité de l’humain.

Quant à son engagement à l’HRC: « Je suis un enfant de la Riviera. C’était assez naturel de revenir au moment où démarrait le nouvel hôpital. Le monde des chirurgiens est une petite communauté où tout le monde se connaît. On m’a proposé d’intégrer le service naissant de chirurgie. Je n’ai pas hésité. J’ai pu ainsi contribuer au renforcement du pôle de chirurgie colorectale. »

Il va plus loin: « C’est rare de participer à la construction d’un nouvel hôpital. J’aime l’idée de repartir presque de zéro, de devoir repenser nos pratiques. » Cette ouverture stimule l’innovation, s’enthousiasme Olivier Pittet. Et cite l’exemple d’une plateforme de suivi du patient en ambulatoire via les smartphones que le Service de chirurgie est en train de mettre au point. De plus, le statut d’hôpital public de l’HRC lui permet de se sentir membre d'une véritable équipe qui collabore pour le bien-être du patient, mais également de s’occuper de la formation des futurs médecins, ce qu'il affectionne particulièrement.

Enfin, non sans émotion, il parle avec pudeur de sa famille. Olivier Pittet avoue qu’il est difficile de trouver le bon équilibre entre un métier « très, trop » prenant et son désir d’être présent auprès de ses deux filles ainsi que de sa femme. Dès qu’il en a le temps et l’occasion d’ailleurs, il part avec elles s’aérer et se ressourcer, à la montagne le plus souvent, confie-t-il avec une pointe de nostalgie dans le regard.

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